L’humanité, dans sa diversité, possède une multitude de types de cheveux. Entre les cheveux lisses des Caucasiens, les cheveux extrêmement denses des Asiatiques et les cheveux crépus des Africains, la liste de nos types de cheveux s’allonge sans fin avec les populations métisses.
Pourquoi une telle diversité ? Tout simplement, par nécessité d’adaptation. Autant les Caucasiens sont devenus blancs il y a 8 000 ans du fait du faible taux d’ensoleillement des contrées européennes, autant les cheveux crépus ont un rôle important par rapport aux climats supportés en Afrique, notamment.
Cette diversité se rencontre autant dans les types de cheveux, que dans leur résistance ou bien encore dans leur vitesse de pousse. N’allez pas croire que les Africains n’avons pas une croissance rapide de nos cheveux parce que nous n’utilisons pas d’eau de riz ou d’autres techniques maison. La pousse des cheveux n’est pas favorisée par tel ou tel produit. La pousse rapide des cheveux des Asiatiques est avant tout génétique. Il est d’ailleurs le cheveu qui pousse le plus vite et qui est naturellement le plus résistant.
Le corps ne connaît qu’une seule nécessité : l’adaptation
S’il ne devait y avoir qu’un seul mot inscrit dans l’âme de chaque individu, pour toute devise de l’humanité, ce serait celui d’adaptation. Au-delà de toute idée de culture, de langue ou de tenue vestimentaire, le point commun à tous les membres de notre espèce est celui de l’adaptation. Ironiquement, c’est aussi celui qui nous différencie tous.
Le cheveu crépu est la pure conséquence d’une nécessité d’adaptation à l’environnement. La forme du cheveu crépu, hélicoïdale et spiralée par sa tige, elliptique ensuite dans sa forme, s’affirme dans un entortillement qui protège la tête de son porteur du soleil. C’est cette forme particulière qui est aussi à l’origine de la fragilité des cheveux.
Mieux encore, le cheveu crépu possède la plus faible densité de tous les types de cheveux. Pourquoi, ? Parce que cela permet à l’air de mieux pénétrer et ainsi de refroidir notre boite crânienne. La conséquence directe est celle de nous protéger des insolations. Là où la chevelure d’un Caucasien ou d’un Asiatique serait soit trop épaisse, et donc imperméable à la fraîcheur extérieure, soit trop courte et donc inutile face aux rayons du soleil frappant le crâne, le cheveu crépu offre une protection optimale, qu’il soit long ou court.
Sa différence radicale par rapport aux autres types de cheveux appelle aussi à une différence dans l’entretien de ces derniers. Prendre soin de nos cheveux crépus peut être particulièrement difficile avec des produits qui ne sont pas adaptés à notre capillarité. C’est pourquoi il convient de préférer des produits qui ne sont pas agressifs.
Assumer nos cheveux crépus !
Maintenant que je vous ai expliqué pourquoi nous avions les cheveux crépus, peut-être pourrez-vous mieux les assumer. En effet, combien d’entre nous rêvent d’avoir des cheveux lisses comme des Européennes ? Combien de Caucasiennes rêvent d’avoir des cheveux frisés ? Il semblerait que nous désirions toujours ce que possèdent les autres en maudissant ce que nous avons.
Peut-être est-ce là un autre point commun majeur de l’humanité : du Brésil au Surinam, en passant par l’Afrique du Sud et la Suède, nous ne sommes jamais contents avec ce que nous avons. C’est pourquoi, le Natural Hair Movement, ou Nappy, est né dans les années 2000 d’une volonté des Afro-américains de s’assumer pleinement.
Parce que le cheveu crépu est utile, parfaitement adapté aux contraintes environnementales, mais qu’il est également particulièrement beau, nous devons nous le réapproprier.
C’est pourquoi, il est grand temps que nous arrêtions d’abîmer nos cheveux, parfois jusqu’à les perdre, en utilisant des produits hautement toxiques et responsables d’alopécies cicatricielles qui nous marquent à vie.
Ne défrisez plus vos cheveux crépus
Nous ne sommes ni des Caucasiennes, ni des Asiatiques. Nos cheveux ne sont pas lisses, un point c’est tout ! La mode du défrisage est une pratique bien dangereuse dont le bénéfice esthétique est franchement sujet à caution. Parce que la beauté est subjective, et que nous avons la nôtre en propre, arrêtons d’essayer de ressembler à ce que nous ne sommes pas.
Combien d’Africaines ont connu une alopécie dès l’âge de vingt ans et pourquoi ? Parce qu’elles ont acheté, en vente libre dans la grande surface d’à côté, du défrisage. Un produit qui contient non seulement des perturbateurs endocriniens, mais également de la soude. Ce produit, qui devrait être interdit aux enfants et aux femmes enceintes, du fait des risques de cancers, porte pourtant fièrement des images de jeunes filles sur leur étiquette.
Le démêlage, souvent exécuté par des personnes qui ne connaissent pas grand chose en coiffure, se termine trop régulièrement en arrachage en règle. Pourquoi ? Parce que nos cheveux ne résistent pas à de grandes tensions. C’est sa forme même, si utile pour nous protéger du soleil, qui le fragilise.
C’est notamment la raison pour laquelle 17.1% des jeunes filles de 6 à 21 ans et 31.7% des femmes de 18 à 86 ans souffrent d’une alopécie directement liée à la traction exercée sur leurs cheveux. Il est donc temps de privilégier des pratiques plus respectueuses de la nature même de nos cheveux.